France Stratgie mesure les gains attendus

Publish date: 2024-09-17

Selon l’enquête Capacity (2017) utilisée dans cette étude, le nombre de personnes éloignées du numérique est évalué à 14 millions de personnes en France. Un chiffre qui intègre les non-internautes, qui ne se connectent jamais à internet, et les internautes "distants" dont les compétences numériques sont faibles au point de ne pas pouvoir réaliser certaines opérations simples. Ces profils cumulent souvent un manque de formation, des difficultés d’accès aux réseaux télécoms et à un matériel informatique performant. Il s'agit pour la plupart de personnes âgées (62% des non-internautes) et en grande majorité de personnes peu diplômées (84% des non-internautes) ou disposant de faibles revenus.
France Stratégie a souhaité identifier et quantifier les bénéfices d’une amélioration de la maîtrise des outils numériques par ces 14 millions de personnes. La méthodologie retenue se concentre sur "les effets d’un accompagnement aux usages les plus simples d’internet", en faisant abstraction du développement de formations poussées (développement…) et des mutations en cours dans le domaine de l’intelligence artificielle ou de l’internet des objets. Les résultats partent également du postulat du déploiement d’une stratégie d’inclusion numérique se concentrant sur l’accompagnement d’un tiers seulement de la population cible sur dix ans.

450 millions d’euros d’économies pour les administrations

L’étude s’est intéressée aux bénéfices dans 4 grands domaines : l’économie (e-commerce et économie collaborative), l’emploi et la formation, l’inclusion sociale et les services publics. En matière de e-commerce, en partant du principe de tarifs plus intéressants de 3% en ligne, le gain serait de 180 millions d’euros ou 42 euros par personne. L’économie collaborative (troc, échange, location...), pratiquée par 54% des Français et moitié moins pour les "distants du numérique", la formation de ces derniers pourrait générer 1,2 milliard d’euros de gains de pouvoir d’achat. Dans le domaine de la formation, le gain est estimé à 35 millions d’euros par an, la maîtrise du numérique facilitant l’accès aux ressources pédagogiques et la constitution d’un réseau relationnel. Internet permettrait également de réduire de 25% la durée de recherche d’un emploi, de faciliter l’accès au marché du travail, générant du même coup des revenus pour les chômeurs, évalués à 540 millions d’euros, et des économies pour l’assurance chômage. En matière de services publics, les experts estiment que l’administration pourrait économiser 450 millions d’euros annuels en papiers, stockage et personnels. Les citoyens, eux, y gagneraient en temps l’équivalent de 150 millions d’euros annuels. Dans le domaine de la santé, enfin, les gains sont estimés à hauteur de 35 millions annuels pour les citoyens et 70 millions d’euros annuels pour les services publics. Au total, les experts estiment "qu’un plan visant l’autonomie numérique d’un tiers des 14 millions de personnes éloignées du numérique en France générerait un gain annuel moyen de 1,6 milliard d’euros".
Si le chiffrage des bénéfices est présenté comme "prudent", il ne tient pas compte des effets indirects (effets rebonds, effets de bord, effets boule de neige, etc.), positifs ou négatifs, que pourrait avoir la formation des non-internautes. Leur concrétisation dépend ensuite largement des moyens qui seront affectés au plan gouvernemental et à la mobilisation de l’ensemble des territoires sur ce sujet.

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