Consultations Covid la mairie de Fronton (31)
Dans les premiers jours de mars, alors que l'épidémie vient à peine de toucher la France, un médecin généraliste de Fronton (6.000 habitants), Alain Casado, organise une conférence téléphonique avec ses collègues alsaciens : "Cela nous a inquiétés". Il comprend que, pour éviter la contamination des cabinets médicaux, il faut délocaliser les consultations Covid-19 et prend contact avec le maire pour trouver des locaux adaptés, avec de l'eau et une connexion Internet. Le maire, Hugo Cavagnac, saisit bien l'enjeu et propose de transformer la salle du conseil municipal en centre de consultation Covid-19.
Un système de cloisons mobiles permet d’aménager une salle d'attente pouvant accueillir six personnes et une salle de consultation. Ouvert le lundi 23 mars, le centre a accueilli 5 à 10 patients par jour la première semaine. Si le nombre venait à exploser, les consultations, qui ont lieu en fin de journée, pourraient être organisées toute la journée. La salle d'attente peut aussi être déplacée dans l'église attenante, afin que deux salles de consultation puissent fonctionner en parallèle.
Réguler les flux de patients
Les médecins de Fronton et des environs se connaissent bien, ils ont l’habitude d'organiser des tours de garde pour assurer la continuité des soins sur le territoire. Tous ont validé le dispositif mis en place pour préserver leurs cabinets, et dix assurent les consultations du centre Covid. Toutes les personnes qui présentent des symptômes n'y sont pas admises. Les cas suspects mais peu symptomatiques, par exemple ceux qui n'ont pas beaucoup de fièvre, sont gérés par téléconsultation. Seuls les cas plus sérieux, qui nécessitent un examen clinique, sont envoyés au centre Covid.
La logistique mairie
Lorsqu'ils se présentent, les malades sont pris en charge par un policier municipal qui leur demande de se laver les mains, d'enfiler un masque, des gants et de patienter dans la salle d'attente. Une distance de deux mètres entre les sièges est maintenue. Les patients sont ensuite reçus et auscultés par le médecin de garde, qui ensuite rentre directement chez lui afin de procéder à une désinfection complète. Les agents municipaux prennent en charge le nettoyage très approfondi des locaux de consultation de façon à limiter au maximum les risques de contamination.
Solidarité et mobilisation
La commune a également fourni quelques masques, des gants, du gel hydroalcoolique et des tenues jetables, utilisés habituellement par les cantinières de la ville. Mais la solidarité est générale. Un industriel de la commune, dont les salariés sont amenés à être en contact avec l'amiante, a lui aussi fourni des tenues jetables. Enfin, l'Ordre des médecins a organisé le tiers-payant et fait en sorte que les médecins soient rémunérés pour ces consultations un peu spéciales. Il cherche maintenant à faire que tous les professionnels de santé qui souhaitent apporter leur aide, tels que les dentistes ou les kinésithérapeutes, bénéficient d'une assurance. Pour l'instant seuls les médecins sont couverts par leur responsabilité civile professionnelle.
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