La Dares et France Stratgie identifient les mtiers les plus demands en 2030
Comment évolueront les besoins du marché du travail d’ici à 2030 ? Dans une étude parue jeudi 10 mars, la Dares et France Stratégie se livrent à cet exercice de prospective, anticipant la création d’un million d’emplois supplémentaires, selon leur scénario de référence.
Ces nouveaux emplois seraient concentrés dans les services numériques et dans les entreprises (+600.000 emplois), dans les services à la collectivité ou à la personne (+450.000 emplois) ainsi que la construction, portée par la reprise de l’investissement et la rénovation des bâtiments (+190.000 emplois). Avec seulement 80.000 emplois supplémentaires, les créations de postes seront plus modestes dans les activités commerciales, culturelles et dans l’hébergement restauration, selon le scénario retenu par les deux institutions, qui tiennent compte ici d’un développement "modéré" du télétravail. L’industrie, qui peine encore à se relever totalement de la crise, gagnerait 45.000 emplois supplémentaires. Dans le secteur de la logistique et des transports, l’emploi pourrait même baisser, en raison du télétravail ainsi que de l’automatisation. Sous l’effet du numérique, le secteur bancaire pourrait aussi décliner.
Si l’on regarde les métiers, c’est sans surprise celui d’ingénieur informatique qui sera le plus en expansion, avec 115.000 postes supplémentaires d’ici à 2030, soit un taux de croissance de 26%. Suivent les infirmiers et sages-femmes (+113.000), les aides-soignants (+110.000), les cadres commerciaux (+109.000), les aides à domicile (+100.000). Les ouvriers qualifiés de la manutention (+80.000) devancent les cadres des services administratifs et financiers (+76.000) ainsi que les ingénieurs (+75.000) et cadres techniques de l’industrie (+75.000). Figurent aussi les cadres du bâtiment (+60.000) et les personnels d’études et de recherche (+50.000).
Des métiers à "déséquilibre potentiel"
Ces nouveaux postes seront plus ou moins difficiles à pourvoir, selon la Dares et France Stratégie. "Les besoins de recrutement seraient tels dans certains métiers que la demande d’emploi ne serait pas pleinement satisfaite par les seules entrées de jeunes sur le marché du travail", peut-on lire dans l’étude. Il faut non seulement considérer les métiers en expansion mais aussi et surtout les postes à remplacer à la suite de départs en retraite, qui représenteront 90% des 760.000 emplois qui seront proposés chaque année d’ici à 2030.
Les deux institutions identifient ainsi les métiers à "déséquilibre potentiel", dont les besoins ne sont pas satisfaits par les seuls sortants de formation initiale. Ainsi 328.000 postes d’agents d’entretien ne seront pas couverts par des jeunes débutants d’ici à 2030. Suivent les aides à domicile (224.000 postes non couverts), les conducteurs de véhicules (200.000) et les ouvriers qualifiés de la manutention (156.000). Les cadres de services administratifs, comptables et financiers auront également des besoins, de même que les professions intermédiaires de la fonction publique ainsi que les enseignants.
A l’inverse, certains besoins de recrutements sont déjà "couverts" : c’est le cas des infirmiers, des sages-femmes et des médecins "occupés par des jeunes débutants en nombre suffisant". Techniciens ou agents de maitrise de la maintenance. Il y a même "trop de ressources par rapport aux besoins" dans les métiers comme les employés de l’HR, les employés techniques de la banque et des assurances.
Plusieurs réponses
Pour répondre à ces potentielles pénuries, faut-il former plus ? Pas forcément. "D’une manière générale, les déséquilibres potentiels (…) invitent à diversifier les canaux de recrutement et à adapter les dispositifs d’accompagnement", indique l’étude. Quand les postes requièrent peu de qualifications, c’est d’abord sur l’attractivité des postes qu’il faut agir.
En revanche, certains métiers spécifiques requièrent de former davantage. Grosso modo, l’étude cite deux métiers : ingénieur informatique et ouvrier du second œuvre du bâtiment. "Le système de formation a vocation à former à des métiers spécifiques en cas de tensions, mais aussi à aider les personnes éloignées à se rapprocher d’un ou de plusieurs métiers", précise Michel Houdebine, directeur de la Dares.
Autre évolution : 1,8 million d’emplois créés d’ici à 2030 seront occupés par des diplômés du supérieur, alors que les emplois exercés par ceux qui n’ont pas dépassé le baccalauréat diminueraient de près de 800.000. Le secteur du commerce va créer de nouvelles opportunités pour les premiers, au détriment des profils moins diplômés. Le niveau va également monter dans les services administratifs et de soutien, ainsi que l’industrie. A l’inverse, des activités recruteront davantage de personnels n’ayant pas de formation supérieure comme l’enseignement (lié à la hausse du nombre d’accompagnants d’élèves en situation de handicap) ou la santé (développement de prestations d’aide ou soin à domicile).
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