Le taux de pauvret en France se maintient 14%
L'Insee publie l'édition 2016 de son étude sur "Les revenus et le patrimoine des ménages". Comme d'habitude, on peut regretter que les données traitées soient - relativement - anciennes, puisqu'il s'agit en l'occurrence de la situation en 2013. Au-delà de ce décalage temporel, l'étude n'en apporte pas moins de nombreuses informations.
Une baisse moyenne du revenu médian de 0,2% par an depuis cinq ans
L'Insee montre ainsi que le niveau de vie médian des Français s'élève, en 2013, à 20.000 euros par an, soit un niveau quasi identique (-0,1% en euros constants) à celui de 2012. Cette stabilité ne doit toutefois pas cacher que le revenu médian a reculé de 1,1% entre 2008 et 2013, ce qui équivaut à une baisse moyenne de 0,2% par an. L'Insee relève que "cette lente diminution sur cinq ans du niveau de vie médian est inédite sur la période d’observation des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux", soit depuis 1996. Il souligne également que cette baisse est inférieure à celle subie par la plupart des pays européens après la crise de 2008.
Autre phénomène remarquable : les inégalités se sont creusées au cours de la période, mais avec un fort contraste temporel. Ainsi, les inégalités se sont "nettement creusées" entre 2008 et 2011 sous l'effet de la montée du chômage, même si le système social et fiscal a amorti l'impact de la crise économique sur la croissance des inégalités.
Le creusement des inégalités se poursuit en 2012-2013, mais "à fronts renversés" : les niveaux de vie diminuent chez les plus aisés - en raison notamment d’un repli des revenus financiers -, tandis que le niveau de vie des plus modestes progresse légèrement. Il reste néanmoins que le niveau de vie des plus modestes a globalement reculé entre 2008 et 2013 : -3,5% pour le premier décile, mais -0,2% pour le 7e et +1,1% pour le 8e.
Une aggravation inédite de la pauvreté
On retrouve également ce contraste en matière de pauvreté. En 2013, le taux de pauvreté monétaire (à 60% du niveau de vie médian de la population) s'élève à 14% de la population, soit 8,6 millions de personnes. Ce taux correspond à une légère baisse par rapport à 2012 (14,3%) après un recul de 0,4 point en 2011.
Mais si l'on considère l'ensemble de la période, "le taux de pauvreté a nettement augmenté entre 2008 et 2011 (+1,4 point)", ce que les baisses de 2012 et 2013 (-0,7 point au total) ne suffisent pas à effacer. Dans le même temps, depuis 2008, l’intensité de la pauvreté a progressé de 0,5 point de pourcentage, traduisant la détérioration de la situation des plus pauvres par rapport au reste de la population. Pour l'Insee, "cette aggravation de la pauvreté est inédite en France. En effet, la pauvreté a diminué de façon quasiment continue entre 1996 et 2004 (-1,9 point). Sans surprise, les familles monoparentales et les familles nombreuses sont les plus touchées par la hausse de la pauvreté.
L'augmentation du taux de pauvreté est toutefois plus mesurée en France que dans le reste de l'Europe, grâce à l'amélioration de ces deux dernières années. Le taux de pauvreté de la France se situe ainsi toujours "dans le bas de l'échelle européenne".
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