Ralisation de la liaison Charles de Gaulle Express : l'ordonnance est parue
L'ordonnance sur le nouveau montage juridique permettant de réaliser le projet CDG Express, une liaison ferroviaire rapide entre Paris et l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle qui devrait voir le jour à l'horizon 2023, a été publiée au Journal officiel le 19 février, deux jours après sa présentation en conseil des ministres (lire ci-contre notre article du 18 février). Pris en application de l'article 8 de la loi Macron du 6 août 2015, ce texte prévoit de "confier la mission de conception, financement, réalisation et exploitation de l'infrastructure à une société, filiale de l'établissement public SNCF Réseau et de la société anonyme Aéroports de Paris". Une "partie minoritaire du capital social de cette société de projet pourra être ouverte à des tiers", ajoute l'ordonnance. La construction de cette liaison ferroviaire, d'un coût estimé à 1,6 milliard d'euros, "ne donne lieu à aucune subvention de l'Etat", souligne un rapport accompagnant l'ordonnance. Mais le montage financier du projet a suscité une mise en garde du "gendarme du rail" français, l'Arafer. Le régulateur a en effet estimé le 15 février que l'Etat, et non la SNCF, devrait abonder le capital de la société créée pour réaliser la liaison CDG-Express, au nom de la maîtrise de la dette de l'entreprise ferroviaire publique.
Véritable serpent de mer, la réalisation de la liaison CDG Express avait déjà été initiée en 2006 dans le cadre d'un appel d'offres mais la procédure n'avait pas pu aboutir pour diverses raisons, liées notamment à la complexité des travaux ainsi qu'aux nombreuses interfaces avec des acteurs publics, rappelle le rapport qui accompagne l'ordonnance. "Contrairement à d'autres aéroports internationaux, l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ne bénéficie actuellement pas d'une desserte dédiée, obligeant tous les passagers aériens à emprunter la route (les autoroutes A1 et A3, qui sont déjà parmi les axes les plus chargés d'Ile-de-France et génèrent de fortes pollutions) ou les transports collectifs (RER B), d'ores et déjà fortement saturés par les trajets domicile-travail", souligne-t-il encore.
Le gouvernement avait annoncé, lors du comité interministériel du Grand Paris du 13 octobre 2014, sa volonté de mettre en service une ligne dédiée entre la capitale et l'aéroport de Roissy. Actuellement, le RER B est la seule ligne ferroviaire desservant l'aéroport, mais cette liaison, avec de nombreux arrêts en Seine-Saint-Denis, est régulièrement critiquée par les usagers qui dénoncent des trains vétustes et bondés, sans place pour les bagages, des défaillances techniques récurrentes et une mauvaise sécurité des passagers.
Anne Lenormand
Références : ordonnance n°2016-157 du 18 février 2016 relative à la réalisation d'une infrastructure ferroviaire entre Paris et l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ; rapport au président de la République relatif à l'ordonnance n° 2016-157 du 18 février 2016 relative à la réalisation d'une infrastructure ferroviaire entre Paris et l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.
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