ce que prvoit le plan 2024-2030 du gouvernement

Publish date: 2024-09-30


Dévoilée dans ses grandes lignes la veille (voir notre article), la feuille de route 2024-2030 du gouvernement sur la santé des enfants a été détaillée le 24 mai 2024 lors des Assises de la pédiatrie, un mois après la remise du rapport issu de la concertation pilotée par Adrien Taquet et Christèle Gras-Le Guen (voir notre article). Les quatre axes qui composent ce plan gouvernemental portent sur la prévention, la prise en charge sanitaire des jeunes, la santé mentale et la recherche.  

PMI : un encadrement national renforcé  

En matière de prévention, l’un des objectifs est de "réaffirmer le rôle et renforcer les moyens des PMI" (services de protection maternelle et infantile), "notamment en soutien de la politique des 1.000 premiers jours". L’encadrement national des PMI sera renforcé : définition d’un "cadre national" avec "des objectifs de santé publique et les normes minimales d’effectifs associés", organisation d’un "pilotage national 'PMI-Santé de l’enfant et mode d’accueil'" associant Départements de France, avec un suivi des "priorités et objectifs des PMI, pris par arrêté" ou encore renforcement en 2025 de la contractualisation entre Assurance maladie, agences régionales de santé (ARS) et PMI, "avec des crédits assurance maladie supplémentaires". 

Le plan prévoit aussi de "poursuivre dans d’autres départements" l’expérimentation consistant à dégager du temps d’accompagnement et de prévention aux PMI en délégant à d’autres autorités, "notamment les CAF" (caisses d’allocations familiales), certaines missions plus administratives liées aux autorisations et agréments des modes d’accueil du jeune enfant (comme en Savoie, voir notre article). 

N'est donc pas retenue l’idée du rapport d’Adrien Taquet et de Christèle Gras-Le Guen de transformer les PMI en "maisons des 1.000 jours et de l’enfant". Il est toutefois prévu de "poursuivre et amplifier la démarche des 1.000 premiers jours", avec l’accent mis notamment sur "les territoires prioritaires ayant les indicateurs de périnatalité les plus dégradés", en particulier en Outre-Mer. 

Un appel à "transformer la santé scolaire" figure également dans le plan… mais les décisions sont repoussées à plus tard, à l’issue d’une "concertation" qui sera lancée sur le sujet "d’ici la fin du mois de juin 2024". Pour recruter davantage de professionnels de santé dans les écoles, il est d’ores et déjà annoncé que l’exercice mixte entre l’Éducation nationale et une activité hospitalière ou libérale sera autorisée pour les médecins et, "en fonction des besoins", pour les infirmiers et les psychologues. 

Santé mentale, Outre-Mer : "des frustrations et des champs qui restent ouverts"

Parmi les mesures portant sur les soins, on retiendra notamment la promesse de moyens supplémentaires (ouverture de 50% de places en plus en formation en médecine pédiatrique d’ici 2030, revalorisation des tarifs, augmentation des places en orthophonie, hausse de 4% d’ici 2027 concernant l’équipement en réanimation néonatale), le développement de l’hospitalisation à domicile en pédiatrie, des engagements en matière d’accès aux soins des enfants protégés (dont l’ouverture d’unités d’accueil pédiatrique enfants en danger, Uaped) et des enfants en situation de handicap. 

Concernant la santé mentale, le gouvernement mise sur les maisons des adolescents (MDA), dont les crédits seront augmentés notamment pour financer des équipes mobiles dans les zones rurales et les quartiers prioritaires. Pas d’engagement sur la formation de pédopsychiatres supplémentaires, seulement la promesse d’une "planification des ressources humaines nécessaires", et "une revalorisation de l’exercice des psychologues en établissements publics" pour faciliter les recrutements en centre médico-psychologique infanto-juvéniles (CMP-IJ). 

La santé mentale des enfants fait partie "des frustrations et des champs qui restent ouverts", pour Adrien Taquet qui a réagi sur LinkedIn. Tout en saluant "des annonces importantes", le co-auteur du rapport des Assises de la pédiatrie regrette également l’absence d’un "véritable plan dédié aux enfants des Outre-Mer". Sur ces deux points jugés insuffisants, il est rejoint par l’Unicef France, qui souligne toutefois "plusieurs mesures positives" dont "une étape nécessaire dans le renforcement financier des PMI (40 millions d’euros supplémentaires par an d’ici 2027)". Adrien Taquet indique que "le comité d’orientation des Assises devrait se transformer en comité de suivi, pour que la dynamique initiée se poursuive et s’amplifie". 

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